BLANKASS
"Blankass"
1. La couleur des blés
2. Danse avec les vieux
3. La colère des Dieux
4. Traverser les mers
5. Qui se souvient
6. Léon
7. Le garagiste
8. Tes mauvais jours
9. Monseigneur
10. Maria
11. Celui que j'aime
1-La couleur des blés
L'heure de la sortie a sonné
Encore une journée passée
à rien penser...
Courir, payer, acheter, voler...
Et un jour oublier la couleur des
blés.
Moi, j'ai vu des bateaux couler
Sans un poing levé, sans une voix
haussé.
Apprendre à ne jamais rien
demander,
Surtout ne pas regarder les gens
tomber...
-REFRAIN-
Un peu plus de sang sur les doigts
Mais c'est ça le paradis,
Si tu vois par-dessus les toits,
La couleur des verts de gris.
Un peu plus de sang à
cracher,
Mais petit, c'est beau la vie !
Et dedans, les gens sont
cachés,
La nuit tous les chats sont gris.
Les trains sont pleins de gens
pressés.
Pressés d'arriver, se coucher, se
lever...
Un jour maussade, et un jour gai,
Suivant l'arrivage, la quantité du
blé...
-REFRAIN-
L'heure de la sortie a sonné
Encore une pensée pour ce qui
aurait pu se passer...
Tu peux me trouver
décalé...
Mou tu sais, je n'aime que la couleur des
blés...
2-Danse avec les vieux
La nuit au balajo,
T'es Roméo ou Valentino
Parquets cirés, valses et
tangos...
En passant par chez toi,
J'ai vu la fête et j'ai vu la
joie,
Dédé de Montmartre et la
java...
-REFRAIN-
Hé, Hé,
déchiré à plus pouvoir tourner,
Dans leur ivresse et dans leur yeux
Tu danse avec les vieux
Hé, Hé, fatigué
à plus pouvoir valser
Sous les plafonds ou sous les cieux
Tu danse avec les vieux
T'en as connu des soirs,
Jusqu'au matin assis dans les bars,
Plus rien entendre et plus rien
voir...
Mais quand le jour se barre,
Les lustres des bals allument le
noir,
Le cafard crève sur le
comptoir...
-REFRAIN-
La pluie tombe sur les toits,
Les rues sont grises et le ciel est
froid,
Même le soleil a peur de
toi...
On s'en fout du soleil,
Vive la nuit et les cartes vermeil,
Ce soir on fait valser les vieilles
!
-REFRAIN-
3-La colère des Dieux
Alors tu vénères un dieu
?
Tu fais la pute pour un dieu
Mais ça te coûte de
l'argent,
Ils te sucent jusqu'au sang...
S'ils voyaient ce qu'on fait d'eux,
C'est la colère des dieux.
Si tu es fier d'être blanc,
Même si tu trouves ça
marrant,
Tu peux rentrer dans le clan,
Ou les tuer sur-le-champ.
Si les hommes ouvraient les yeux,
Voir la couleur des dieux...
-REFRAIN-
Y'a un gros malaise chez les dieux,
Je crois qu'ils s'entendent plus entre
eux
Les couleurs ils en font des jeux,
Qu'est-ce qu'on pourrait faire pour
eux...
Ca sent la poudre qui crame,
Ca pue la connerie qui fane
Et sur nos pauvres crânes,
C'est le ciel qui se rétame
Trois milliards de gens vont se faire
vieux
Où sont passés les dieux
?
Alors tu vénères un dieu
?
Tu fais la pute pour un dieu
Mais ça te coûte de
l'argent,
Ils te sucent jusqu'au sang...
S'ils voyaient ce qu'on fait d'eux,
C'est la colère des dieux.
-REFRAIN-
4-Traverser les mers
A Noël, j'ai reçu un flingue
et des cartouches
Un drôle de goût dans la
bouche...
Au revoir à ma mère, salut
à mon père,
Je pars traverser les mers...
Chez moi les bateaux n'existaient qu'en
photos...
J'aurais jamais pensé tomber sur ce
rafiot.
Moi je voulais naviguer dans les mille et
une nuits,
Et je vais passer ma vie à faire
gaffe à ma vie...
-REFRAIN-
Naviguer...
Mais pas vraiment comme je croyais,
Barouder...
Sans la poudre et sans l'acier...
Faire briller le pont, et graisser des
canons,
Voir décoller des avions...
Tous mes rêves de cavale et de vent
dans les voiles
Se sont noyés dans du
gas-oil...
A vouloir transporter des épices et
du rhum,
Me voilà dans l'armée
où on fait de moi un homme,
Et pour voir des endroits ou plus personne
ne vit...
On me dit "petit dit merci à ton
pays"
-REFRAIN-
5-Qui se souvient ?
Qui se souvient du père
Martin,
De son vélo, ou de son chien
?
Sa femme était saoule au
matin
Lui c'était le prince des
vauriens...
Qui se souvient de la mère
Michel,
Du fils machin, de la fille untel,
De la ville c'était la plus
belle
Avant qu'elle ne fasse les
poubelle...
-REFRAIN-
Qui se souvient, qui se souvient
Des jours anciens, des petits riens
Qui se souvient de ces matins
Où la gloire était dans nos
mains
Qui se souvient, qui se souvient
Des vieux copains, des temps
lointains
Qui se souvient de ces destins
Hors du commun, qui s'en
souvient...
Qui se rappelle de ces moments
Où le temps s'arrêtait pour
un temps
Et de ces nouveau-nés
d'antan
Qui sont de vieux morts
maintenant...
De ce seigneur d'il y a mille ans
De sa femme, de son cheval blanc...
Peut-être qu'il aimait les
enfants,
Peut-être avait-elle des
amants...
-REFRAIN-
Qui se souvient, qui se souvient
Des musiciens, des filles de rien,
Qui se souvient, de ces refrains,
D'une première panoplie
d'indien,
Qui se souvient, qui se souvient...
Des vieux copains, des temps
lointains
Qui se souvient de ces destins
Hors du commun, qui s'en
souvient...
Qui revoit encore ce bistrot,
Des soirs de bière, des jours sans
eau,
De cette rue et de ce jour froid,
Je t'ai vue pour la première
fois...
Qui se souvient de ce
crétin,
Des larmes qui coulaient sur tes
mains
Qui se souvient de ce chagrin,
je m'en souviens...
-REFRAIN-
Qui se souvient, qui se souvient
De ceux qui sont restés plus
loin,
Du vieux chemin, du vieux radin,
Du vieux voisin, qui s'en souvient
?
Qui se souvient, qui se souvient
Des jours anciens, des petits
riens,
Qui se souvient de ces matins
Où la gloire était dans nos
mains...
6-Léon
Léon l'alcoolique était bien
sympathique,
Le geste méthodique et le pas
dynamique
Et tandis qu'il nous parlait de ses
goûts politiques,
Sa bouche dégageait des vapeurs
éthyliques...
-REFRAIN-
Léon, Léon, tu vois bien que
t'as bu!
Léon, Léon, tu vois bien que
t'es saoul!
Léon, Léon, y a vraiment de
l'abus!
Ne parles pas avec nous, si tu bois comme
un trou!
Quand Léon pleurait, il nous
promettait,
Qu'avant de n'être plus rien, il
avait été quelqu'un.
Il avait connu Johnny, c'était son
meilleur ami,
Et Guy Lux, et Garcimore, et Henri
Salvador !
-REFRAIN-
Parfois Léon s'énervait, car
il était susceptible,
Malgré ce qu'on lui disait il
devenait terrible.
Et tel le lion blessé, dans un
dernier sursaut,
Il buvait - sans payer - des grands verres
de Bordeaux !
-REFRAIN-
7-Le garagiste
L'autre jour, parti en
promenée
Mais pas choisi le good day
Pas de chance le pneu crevé
Et le char, he was bien
fatigué
Just park sur le bas
côté
Little boy se met à pleurer
And all the family, à pied
Dans le Bayou on s'est
égaré
-REFRAIN-
Bonjour, Monsieur le garagiste
Bien besoin de votre service
Sur le char, y'a la pneu
crevé
I don't know comment le
réparer
Merci Monsieur le garagiste
Merci pour votre service
Bonjour à votre jolie Madame
Et un Dollar pour la dépanne
8-Tes mauvais jours
Il fait gris sur tes mains, la
lumière te plaît pas,
Toi qui dansais pour rien, toi qui dansais
pour moi.
Un matin amoché, une soirée
abîmée,
Et tous les jour chez toi, tes mauvais
jours sont là...
Moi je connais l'endroit, où la
nuit ne tombe pas,
Où le soleil est Roi...
-REFRAIN-
Fini ça !
Les couteaux dans ta voix, les trous dans
ta joie...
Et Basta !
Les jours sans éclat, les coups
durs et les coups bas...
On voit beaucoup moins bien avec les yeux
fermés,
On va beaucoup plus loin, si on sait
où aller...
Si tu préfères l'aurore aux
soirs où tombe le noir,
Tes mauvais jours sont morts, tes mauvais
jours se barrent.
-REFRAIN-
9-Monseigneur
Monseigneur est bien triste, au lever du
soleil,
Après sa nuit passée,
à vider sa bouteille
Le regard égaré au fond de
sa gamelle,
Monseigneur rêve encore, aux cris de
ses fidèles...
Le père de Monseigneur était
Maître après Dieu,
Monseigneur se souvient, lorsqu'il
était petit,
D'avoir grandi heureux, par la loi du sang
bleu,
Mais les temps ont passé, sans se
soucier de lui...
-REFRAIN-
Monseigneur en a pris
Un grand coup dans la gueule.
Il essaie en métro,
D'éviter République
C'est l'histoire d'un homme seul,
Monseigneur est bien triste...
Lui qui ne demandait qu'à
régner simplement,
Les jolies fleurs de Lys, sur un beau
drapeau blanc !
Affamer quelques gens, pour mieux se faire
aimer,
Et punir les manants, pour finir en
beauté...
Monseigneur est bien triste, au lever du
soleil,
Il habite à Sarcelles, tout au fond
des ruelles.
Vieux squelette au musée d'histoire
naturelle,
Monseigneur rêve encore, aux cris de
ses fidèles...
10-Maria
Moi je m'en fous de ta mère
Moi je m'en fous de ton père
Moi je m'en fous de tes
frères
Tu parles d'une affaire...
Moi je veux pas la colère, moi je
veux pas les galères...
Faut pas que tu écoutes
ça,
Faut pas que tu fasse ça
La vie c'est pas ça,
S'il te plaît, ne crois pas
Que c'est mal ce qu'on fait
là...
Oh Maria, Maria
Oh Maria, Maria
Dans notre H.L.M,
L'amour c'est le même
Que partout ailleurs,
Que partout, mon coeur.
Qu'à Paris, qu'à Porto, et
c'est pas nouveau...
Et puis tes cheveux noirs,
Et tes yeux marrons,
J'y pense tous les soirs
Et je regarde le plafond,
Et je te crie ma chanson...
-REFRAIN-
Maria, écoute moi, et puis
rappelle-toi,
Que l'amour n'a jamais jamais connu de
lois...
Maria, malgré tout
Même si ça dure pas,
Même si tu t'en fous
Même pour quelques mois,
On peut bien rester là, puis
après on verra...
Oh, Maria, Maria
Oh, Maria, Maria
11-Celui que j'aime
Je t'aime bien mon petit
Mais tu peux pas savoir
Comment elle est ma vie,
Oh, je voudrais pas te
décevoir,
Mais debout sur mon trottoir,
J'en vois plein des comme toi
Qui parlent de m'emmener,
Ou de me faire décrocher...
Mais tu sais, oh tu sais,
-REFRAIN-
Celui que j'aime c'est Paulo,
Et je veux pas le laisser
Et si je voulais le quitter
Je sentirais son couteau,
Celui que j'aime c'est Paulo
Et je veux pas le laisser
Et si je voulais me barrer
Je sentirais son couteau...
Sur ma peau...
Si tu savais mon petit
Comme t'es trop loin pour moi,
Et si je suis là pour lui,
Je partirai pas pour toi
Malgré tes jolis mots,
Ma lumière des matins,
C'est le coeur de Paulo
Dans le coeur de mes mains.
-REFRAIN-
Celui que j'aime c'est Paulo,
Et il veut pas me lâcher
Et je veux pas le lâcher
Et je veux pas crever,
Celui que j'aime c'est Paulo,
Et je veux pas le laisser
Et si je voulais me barrer
Je sentirais son couteau...
Sur ma peau...
J'ai fini par me dire
Que j'était là pour
ça
Que j'avais rien à dire,
Que je pouvais rester là,
Tu me parles de voir plus loin
Que putain ou chagrin,
T'imagine pas petit gars,
Du chagrin j'en ai pas...
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