Patrick Bruel

 1-Alors regarde

2-Qui a le droit ?

3-J'te l'dis quand même

4-Combien de murs

5-Casser la voix


1-Alors regarde

L' sommeil veut pas d'moi

tu rêves depuis longtemps

sur la télé la neige envahi l'écran

j'ai vu des hommes qui courent

une terre qui recule

des appels au secours

des enfants qu'on bouscule

tu dis qu'c'est pas mon role

d' parler de tout ca

qu'avant d'prendre la parole

il faut aller là bas

tu dis qu'c'est trop facile

tu dis qu'ca sert à rien

mais c't'encore plus facile

de ne parler de rien

Alors regarde regarde un peu

j'vais pas me taire parce que t'as mal au yeux

Alors regarde regarde un peu

tu verras tout c'qu'on peut faire si on est deux

Perdue dans tes nuances

la conscience au repos

pendant qu'le monde avance

tu trouves pas bien tes mots

t'hésites entre tout dire et un drole de silence

t'as du mal à partir

alors tu joues l'innocence

Alors regarde regarde un peu

j'vais pas me taire parce que t'as mal au yeux

Alors regarde regarde un peu

tu verras tout c'qu'on peut faire si on est deux

Alors regarde regarde un peu

j' vais pas me taire parc' que t'as mal au yeux

Alors regarde regarde un peu

tu verras tout c'qu'on peut faire si on est deux

Alors regarde regarde un peu

j' vais pas me taire parc' que t'as mal au yeux

Alors regarde regarde un peu

tu verras tout c'qu'on peut faire si on est deux

si on est deux

si on est deux

si on est deux

si on est deux

si on est deux


2-Qui a le droit ?

On m'a-vais dit, te pose pas trop d'ques-tions

Tu sais pe-tit, c'est la vie qui t're-pond

 

A quoi ça sert de vou-loir tout sa-voir

Re-garde en l'air et vois c'que tu peux voir

 

On m'a-vais dit, faut é-cou-ter ton père

Le mien a rien dit quand il s'est fait la pair

 

Ma-man m'a dit, t'es trop p'tit pour com-prendre

Et j'ai gran-di a-vec une place à prendre

 

Qui a le droit, qui a le droit

Qui a le droit d'faire ça?

 

A un en-fant qui crois vrai-ment

C'que disent les grands

 

On passe sa vie à dire mer-ci

Mer-ci à qui, à quoi?

 

A faire la pluie et le beau temps

Pour des en-fants à qui l'on ment

 

On m'a-vait dit les hommes sont tous pa-reils

Y\ a plu-sieurs dieux mais y\ a qu'un seul so-leil

 

Oui mais l'so-leil, il brille ou bien il brûle

Tu meurs de soif, ou bien tu bois des bulles

 

A toi aus-si, j'suis sûr qu'on t'en a dit

De belles his-toires, tu parles que des con-neries

 

A-lors main-tenant, on t're-trouve sur la route

A-vec nos peurs, nos an-goises et nos doutes

 

Qui a le droit, qui a le droit

Qui a le droit d'faire ça?

 

A des en-fants qui croient vrai-ment

C'que disent les grands

 

On passe sa vie à dire mer-ci

Mer-ci à qui, à quoi?

 

A faire la pluie et le beau temps

Pour des en-fants à qui l'on ment

 

Qui a le droit, qui a le droit

Qui a le droit d'faire ça?

 

A des en-fants qui croient vrai-ment

C'que disent les grands

 

On passe sa vie à dire mer-ci

Mer-ci à qui, à quoi?

 

A faire la pluie et le beau temps

Pour des en-fants à qui l'on ment


3-J'te l'dis quand même

On aurait pu se dire tout ça, ailleurs qu'au café d'en bas

Que t'allais peut-être partir, et p't'être même pas revenir

Mais en tout cas c'qui est sûr, c'est qu'on pouvait en rire

 

Alors on va s'quitter, comme ça, comme des cons devant le café d'en bas

Comme dans une série B, on est tous les deux mauvais

On s'est moqué tellement d'fois, des gens qui faisaient ça

 

Mais j'trouve pas de refrain à notre histoire

Tous les mots qui m'viennent sont dérisoires

J'sais bien qu'j'l'ai trop dit, mais j'te l'dis quand même : " Je t'aime "

 

J'voulais quand même te dire merci, pour tout le mal qu'on s'est pas dit

Certains rigolent déjà, je m'en fous, j'les aimais pas

On avait l'air trop bien, y'en a qui supportent pas

 

Mais j'trouve pas de refrain à notre histoire

Tous les mots qui m'viennent sont dérisoires

J'sais bien qu'j'l'ai trop dit, mais j'te l'dis quand même : " Je t'aime "

J'sais bien qu'j'l'ai trop dit, mais j'te l'dis quand même : " Je t'aime "
4- Combien de murs

D'abord une pierre qui vole en éclats

Une drôle de poussière, puis un fracas

Sortez de chez vous, réveillez tous les gens

Qui ont rendez-vous depuis si longtemps

 

Un mur est tombé, un homme se retourne

Est-ce qu'il a rêvé ? Est-ce une page qu'on tourne ?

Déjà la rumeur qui court de ville en ville

On s'embrasse, on pleure, il reste immobile...

 

Est-ce que c'est lui qui perd la tête, qui devient fou...

Même si son coeur est à la fête ses yeux sont flous

Combien d'armures, combien de masques, combien de tombes

Combien de murs se cachent derrière un mur qui tombe ?

 

Des larmes peuvent couler, personne se retourne

L'histoire abandonne les pages qu'on détourne

De quelle liberté pourra-t-on bien parler

Lorsque les enfants viendront demander...

 

"Les murs qu'on a dans la tête

Sont plus hauts que vos peut-être

Pourquoi personne les arrête... jamais !

Bien sûr qu'on va les casser

Mais on n'effacera jamais

Les maux qu'ils auront laissés... gravés !"

 

J'avais oublié l'ironie de notre histoire

J'avais oublié qu'on a si peu de mémoire

Combien de larmes, combien de haines, combien de hontes

Combien de murs se cachent derrière un mur qui tombe ?

 

Est-ce que c'est moi qui deviens fou ?

Répondez-moi, mes yeux sont flous

Au nom de qui fait-on le choix de l'innocence ?

Au nom d' quelle liberté, de quelle transparence ?

 

Combien de murs... Combien de murs...

Combien de larmes, combien de masques, combien de hontes

Combien de murs se cachent derrière un mur qui tombe ?

 

Combien de murs... Combien de murs... Combien de murs...
5- Casser la voix

Si ce soir j'ai pas envie d' rentrer tout seul

Si ce soir j'ai pas envie d' rentrer chez moi

Si ce soir j'ai pas envie d' fermer ma gueule

Si ce soir j'ai envie d' me casser la voix

 

Casser la voix, Casser la voix

Casser la voix, Casser la voix

 

J' peux plus croire, tout c' qui est marqué sur les murs

J' peux plus voir, la vie des autres même en peinture

J' suis pas là pour les sourires d' après minuit

M'en veux pas, si ce soir j'ai envie

 

D' me casser la voix, Casser la voix

Casser la voix, Casser la voix

 

Les amis qui s'en vont

Et les autres qui restent

Se faire prendre pour un con

Par des gens qu'on déteste

Les rendez-vous manqués

Et le temps qui se perd

Entre des jeunes usés

Et des vieux qui espèrent

 

Et ces flashes qui aveuglent

A la télé chaque jour

Et les salauds qui beuglent

La couleur de l'amour

Et les journaux qui traînent,

Comme je traîne mon ennui

La peur qui est la mienne,

Quand je m' réveille la nuit

 

Casser la voix, Casser la voix

Casser la voix, Casser la voix

 

Et les filles de la nuit

Qu'on voit jamais le jour

Et qu'on couche dans son lit

En appelant ça d' l'amour !

Et les souvenirs honteux

Qu'on oublie d'vant sa glace

En s' disant j' suis degueu

Mais j' suis pas dégueulasse !

 

Doucement les rêves qui coulent

Sous l' regard des parents

Et les larmes qui roulent

Sur les joues des enfants

Et les chansons qui viennent

Comme des cris dans la gorge

Envie d' crier sa haine

Comme un chat qu'on égorge

 

Casser la voix, Casser la voix

Casser la voix, Casser la voix

 

Si ce soir j'ai pas envie d' rentrer tout seul

Si ce soir j'ai pas envie d' rentrer chez moi

Si ce soir j'ai pas envie d' fermer ma gueule

Si ce soir j'ai envie d' me casser la voix

 

Casser la voix, Casser la voix

Casser la voix, Casser la voix


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