Francis CABREL
77/87
1-Petite Marie
2-Les murs de poussière
3-Je t'aime a mourir
4-C'était l'hiver
5-La dame de Haute Savoie
6-Je pense encore a toi
7-Il faudra leur dire
8-Question d'équilibre
9-La fille qui m'accompagne
10-Répondez-moi
11-L'encre de tes yeux
12-Encore et encore
13-Je te suivrai
14-L'enfant qui dort
1-Petite Marie
Petite Marie, je parle de toi
Parce qu'avec ta petite voix
Tes petites manies, tu as versé sur
ma vie
Des milliers de roses
Petite furie, je me bats pour toi
Pour que dans dix mille ans de
ça
On se retrouve à l'abri, sous un
ciel aussi joli
Que des milliers de roses
Je viens du ciel et les étoiles
entre elles
Ne parlent que de toi
D'un musicien qui fait jouer ses
mains
Sur un morceau de bois
De leur amour plus bleu que le ciel
autour
Petite Marie, je t'attends transi
Sous une tuile de ton toit
Le vent de la nuit froide me renvoie la
ballade
Que j'avais écrite pour toi
Petite furie, tu dis que la vie
C'est une bague à chaque
doigt
Au soleil de Floride, moi mes poches sont
vides
Et mes yeux pleurent de froid
Je viens du ciel et les étoiles
entre elles
Ne parlent que de toi
D'un musicien qui fait jouer ses
mains
Sur un morceau de bois
De leur amour plus bleu que le ciel
autour
Dans la pénombre de ta rue
Petite Marie, m'entends-tu ?
Je n'attends plus que toi pour
partir...
Dans la pénombre de ta rue
Petite Marie, m'entends-tu ?
Je n'attends plus que toi pour
partir...
Je viens du ciel et les étoiles
entre elles
Ne parlent que de toi
D'un musicien qui fait jouer ses
mains
Sur un morceau de bois
De leur amour plus bleu que le ciel
autour
2-Les murs de poussière
Il rêvait d'une ville
étrangère
Une ville de filles et de jeux
Il voulait vivre d'autres
manières
Dans un autre milieu
Il rêvait sur son chemin de
pierres
"Je partirai demain, si je veux
J'ai la force qu'il faut pour le
faire
Et j'irai trouver mieux"
Il voulait trouver mieux
Que son lopin de terre
Que son vieil arbre tordu au milieu
Trouver mieux que la douce lumière
du soir
Près du feu
Qui réchauffait son
père
Et la troupe entière de ses
aïeux
Le soleil sur les murs de
poussière
Il voulait trouver mieux...
Il a fait tout le tour de la terre
Il a même demandé à
Dieu
Il a fait tout l'amour de la terre
Il n'a pas trouvé mieux
Il a croisé les rois de
naguère
Tout drapés de diamants et de
feu
Mais dans les châteaux des rois de
naguère
Il n'a pas trouvé mieux...
Il n'a pas trouvé mieux
Que son lopin de terre
Que son vieil arbre tordu au milieu
Trouver mieux que la douce lumière
du soir
Près du feu
Qui réchauffait son
père
Et la troupe entière de ses
aïeux
Le soleil sur les murs de
poussière
Il n'a pas trouvé mieux...
Il a dit "Je retourne en
arrière
Je n'ai pas trouvé ce que je
veux"
Il a dit "Je retourne en
arrière"
Il s'est brûlé les
yeux
Il s'est brûlé les
yeux
Sur son lopin de terre
Sur son vieil arbre tordu au milieu
Aux reflets de la douce lumière du
soir
Près du feu
Qui réchauffait son
père
Et la troupe entière de ses
aïeux
Au soleil sur les murs de
poussière
Il s'est brûlé les yeux
(x3)
3-Je l'aime à mourir
Moi je n'étais rien
Et voilà qu'aujourd'hui
Je suis le gardien
du sommeil de ses nuits
Je l'aime à mourir
Vous pouvez détruire
Tout ce qu'il vous plaira
Elle n'a qu'à ouvrir
L'espace de ses bras
Pour tout reconstruire
Pour tout reconstruire
Je l'aime à mourir
Elle a gommé les chiffres
Des horloges du quartier
Elle a fait de ma vie
Des cocottes en papier
Des éclats de rire
Elle à bâti des ponts
Entre nous et le ciel
Et nous les traversons
À chaque fois qu'elle
Ne veut pas dormir
Ne veut pas dormir
Je l'aime à mourir
Elle a dû faire toutes les
guerres
Pour être si forte
aujourd'hui
Elle a dû faire toutes les
guerres
De la vie, et l'amour aussi
Elle vit de son mieux
Son rêve d'opaline
Elle danse au milieu
Des forêts qu'elle dessine
Je l'aime à mourir
Elle porte des rubans
Qu'elle laisse s'envoler
Elle me chante souvent
Que j'ai tort d'essayer
De les retenir
De les retenir
Je l'aime à mourir
Pour monter dans sa grotte
Cachée sous les toits
Je dois clouer des notes
À mes sabots de bois
Je l'aime à mourir
Je dois juste m'asseoir
Je ne dois pas parler
Je ne dois rien vouloir
Je dois juste essayer
De lui appartenir
De lui appartenir
Je l'aime à mourir
Elle a dû faire toutes les
guerres
Pour être si forte
aujourd'hui
Elle a dû faire toutes les
guerres
De la vie, et l'amour aussi
Moi je n'étais rien
Et voilà qu'aujourd'hui
Je suis le gardien
du sommeil de ses nuits
Je l'aime à mourir
Vous pouvez détruire
Tout ce qu'il vous plaira
Elle n'a qu'à ouvrir
L'espace de ses bras
Pour tout reconstruire
Pour tout reconstruire
Je l'aime à mourir
4-C'était l'hiver
Elle disait "j'ai déjà trop
marché,
Mon coeur est déjà trop
lourd de secrets,
Trop lourd de peines"
Elle disait "je ne continue plus,
Ce qui m'attend, je l'ai
déjà vécu.
C'est plus la peine"
Elle disait que vivre était
cruel
Elle ne croyait plus au soleil
Ni aux silences des églises
Même mes sourires lui faisaient
peur
C'était l'hiver dans le fond de son
coeur
Elle disait que vivre était
cruel
Elle ne croyait plus au soleil
Ni aux silences des églises
Même mes sourires lui faisaient
peur
C'était l'hiver dans le fond de son
coeur
Le vent n'a jamais été plus
froid
La pluie plus violente que ce
soir-là
Le soir de ses vingt ans
Le soir où elle a éteint le
feu
Derrière la façade de ses
yeux
Dans un éclair blanc
Elle a sûrement rejoint le
ciel
Elle brille à côté du
soleil
Comme les nouvelles églises
Mais si depuis ce soir-là je
pleure
C'est qu'il fait froid dans le fond de mon
coeur
Elle a sûrement rejoint le
ciel
Elle brille à côté du
soleil
Comme les nouvelles églises
Mais si depuis ce soir-là je
pleure
C'est qu'il fait froid dans le fond de mon
coeur
5-La dame de Haute Savoie
Quand je serai fatigué
De sourire à ces gens qui
m'écrasent
Quand je serai fatigué
De leurs dire toujours les mêmes
phrases
Quand leurs mots voleront en
éclats
Quand il n'y aura plus que des murs en
face de moi
J'irai dormir chez la dame de
Haute-Savoie
Quand je serai fatigué
D'avancer dans les brumes d'un
rêve
Quand je serai fatigué
D'un métier où tu marches
où tu crèves
Lorsque demain ne m'apportera
Que les cris inhumains d'une meute aux
abois
J'irai dormir chez la dame de
Haute-Savoie
Y'a des étoiles qui courent
Dans la neige autour
De son chalet de bois
Y'a des guirlandes qui pendent du
toit
Et la nuit descend
Sur les sapins blancs
Juste quand elle frappe des doigts
Juste quand elle frappe des doigts
Quand j'aurai tout donné
Tout écrit, quand je n'aurai plus
ma place
Au lieu de me jeter
Sur le premier Jésus-Christ qui
passe
Je prendrai ma guitare avec moi
Et peut-être mon chien
S'il est encore là
Et j'irai dormir chez la dame de
Haute-Savoie
Chez la dame de Haute-Savoie
6-Je pense encore à toi
Je suis entré dans
l'église
Et je n'y ai vu personne
Que le regard éteint du
plâtre des statues
Je connais un endroit où il n'y a
rien au-dessus
Je pense encore à toi.
J'aurais dû me méfier des
vents qui tourbillonnent
De ces pierres qui taillent cachées
sous l'eau qui dort
De ces bouts de ruisseaux qui deviennent
des ports
Je pense encore à toi.
On m'avait dit que tout s'efface
Heureusement que le temps passe
J'aurai appris qu'il faut longtemps
Mais le temps passe, heureusement,
heureusement.
J'ai croisé le mendiant qui a perdu
sa route
Dans mon manteau de pluie je lui ressemble
un peu
Et puis j'ai ton image plantée dans
les yeux
Je pense encore à toi.
7-Il faudra leur dire
Si c'est vrai qu'il y a des gens qui
s'aiment
Si les enfants sont tous les
mêmes
Alors il faudra leur dire
C'est comme des parfums qu'on
respire
Juste un regard facile à
taire
Un peu plus d'amour que d'ordinaire
Puisqu'on vit dans la même
lumière
Même s'y a des couleurs qu'ils
préfèrent
Nous, on voudrait leur dire
C'est comme des parfums qu'on
respire
Juste un regard facile a faire
Un peu plus d'amour que d'ordinaire
Juste un peu plus d'amour encore
Pour moins de larmes, pour moins de
vide
Pour moins d'hiver
Puisqu'on vit dans le creux d'un
rève
Avant qu' l'amour ne touche nos
lèvres
Nous on voudrait leur dire
C'est comme des parfums qu'on
respire
Il faudra leur dire
C'est comme des parfums qu'on
respire
Juste un regard facile a faire
Un peu plus d'amour que d'ordinaire
Si c'est vrai qu'il y a des gens qui
s'aiment
Si les enfants sont tous les
mêmes
Alors il faudra leur dire les mots qu'on
reçoit
C'est comme des parfums qu'on
respire
Il faudra leur dire
8-Question d'équilibre
Je suis tout seul ce soir
J'ai les pieds en bas dans la
poussière
La tête là-haut dans le
brouillard
Dans tous les couloirs
J'ai cru revoir les courbes de ton
corps
Dans toutes les salles des
aérogares
Dans toutes les cales des navires du
port
J'ai besoin de toi pour vivre
C'est une question
d'équilibre
Quand t'es partie ça m'a
coupé les ailes
Depuis le plancher m'appelle
Le plancher m'appelle
Le plancher m'appelle
Faut pas m'en vouloir
J'suis pas en état de te
revoir
J'ai laissé toutes les larmes de
mon corps
Couler dans le ruisseau en bas du
trottoir
Et tous les autres m'agacent
Ceux qui parlent haut, ceux qui parlent
fort
Je ne vois que toi dans les grandes
glaces
Entre les bouteilles de "Southern
Comfort"
J'ai besoin de toi pour vivre
C'est une question
d'équilibre
Quand t'es partie ça m'a
coupé les ailes
Depuis le plancher m'appelle
Le plancher m'appelle
Le plancher m'appelle
Encore un verre
Après je me couche par terre
Je veux dormir en essayant de
croire
Que c'est encore un de tes retards
Mais tous les autres m'agacent
Ceux qui parlent haut, ceux qui parlent
fort
Je ne vois que toi dans les grandes
glaces
Entre les bouteilles de "Southern
Comfort"
J'ai besoin de toi pour vivre
C'est une question
d'équilibre
Quand t'es partie ça m'a
coupé les ailes
Et depuis le plancher m'appelle
Le plancher m'appelle
Le plancher m'appelle
9-La fille qui m'accompagne
Elle parle comme l'eau des
fontaines
Comme les matins sur la montagne
Elle a les yeux presque aussi
clairs
Que les murs blancs du fond de
l'Espagne
Le bleu nuit de ses rêves
m'attire
Même si elle connaît les mots
qui déchirent
J'ai promis de ne jamais mentir
À la fille qui m'accompagne
Au fond de ses jeux de miroirs
Elle a emprisonné mon image
Et même quand je suis loin le
soir
Elle pose ses mains sur mon visage
J'ai brûlé tous mes vieux
souvenirs
Depuis qu'elle a mon coeur en point de
mire
Et je garde mes nouvelles images
Pour la fille avec qui je voyage
On s'est juré les mots des enfants
modèles
On se tiendra toujours loin des
tourbillons géants
Elle prendra jamais mon coeur pour un
hôtel
Je dirai les mots qu'elle attend
Elle sait les îles auxquelles je
pense
Et l'autre moitié de mes
secrets
Je sais qu'une autre nuit s'avance
Lorsque j'entends glisser ses
colliers
Un jour je bâtirai un empire
Avec tous nos instants de plaisirs
Pour que plus jamais rien ne
m'éloigne
De la fille qui m'accompagne
On s'est juré les mots des enfants
modèles
On se tiendra toujours loin des
tourbillons géants
Je prendrai jamais son coeur pour un
hôtel
Elle dira les mots que j'attends
Elle sait les îles auxquelles je
pense
Et l'autre moitié de mes
délires
Elle sait déjà qu'entre elle
et moi
Plus y'a d'espace et moins je
respire
10-Répondez-moi
Je vis dans une maison sans balcon, sans
toiture
Où y'a même pas d'abeilles
sur les pots de confiture
Y'a même pas d'oiseaux, même
pas la nature
C'est même pas une maison
J'ai laissé en passant quelques
mots sur le mur
Du couloir qui descend au parking des
voitures
Quelques mots pour les grands
Même pas des injures
Si quelqu'un les entend
Répondez-moi
Répondez-moi
Mon coeur a peur d'être
emmuré entre vos tours de glace
Condamné au bruit des camions qui
passent
Lui qui rêvait de champs
d'étoiles, de colliers de jonquilles
Pour accrocher aux épaules des
filles
Mais le matin vous entraîne en
courant vers vos habitudes
Et le soir, votre forêt d'antennes
est branchée sur la solitude
Et que brille la lune pleine
Que souffle le vent du sud
Vous, vous n'entendez pas
Et moi, je vois passer vos chiens superbes
aux yeux de glace
Portés sur des coussins que les
maîtres embrassent
Pour s'effleurer la main, il faut des mots
de passe
Pour s'effleurer la main
Répondez-moi
Répondez-moi
Mon coeur a peur de s'enliser dans aussi
peu d'espace
Condamné au bruit des camions qui
passent
Lui qui rêvait de champs
d'étoiles et de pluies de jonquilles
Pour s'abriter aux épaules des
filles
Mais la dernière des fées
cherche sa baguette magique
Mon ami, le ruisseau dort dans une
bouteille en plastique
Les saisons se sont arrêtées
aux pieds des arbres synthétiques
Il n'y a plus que moi
Et moi, je vis dans ma maison sans balcon,
sans toiture
Où y'a même pas d'abeilles
sur les pots de confiture
Y'a même pas d'oiseaux, même
pas la nature
C'est même pas une maison
11-L'encre de tes yeux
Puisqu'on ne vivra jamais tous les
deux
Puisqu'on est fou, puisqu'on est
seul
Puisqu'ils sont si nombreux
Même la morale parle pour eux
J'aimerai quand même te dire
Tout ce que j'ai pu écrire
Je l'ai puisé à l'encre de
tes yeux.
Je n'avais pas vu que tu portais des
chaînes
À trop vouloir te regarder,
J'en oubliais les miennes
On rêvait de Venise et de
liberté
J'aimerai quand même te dire
Tout ce que j'ai pu écrire
C'est ton sourire qui me la
dicté.
Tu viendras longtemps marcher dans mes
rêves
Tu viendras toujours du
côté
Où le soleil se lève
Et si malgré ça j'arrive
à t'oublier
J'aimerai quand même te dire
Tout ce que j'ai pu écrire
Aura longtemps le parfum des
regrets.
Mais puisqu'on ne vivra jamais tous les
deux
Puisqu'on est fou, puisqu'on est
seul
Puisqu'ils sont si nombreux
Même la morale parle pour eux
J'aimerai quand même te dire
Tout ce que j'ai pu écrire
Je l'ai puisé à l'encre de
tes yeux.
12-Encore et Encore
D'abord vos corps qui se
séparent
T'es seule dans la lumière des
phares
Et t'entends à chaque fois que tu
respires
Comme un bout de tissu qui se
déchire
Et ça continue encore et
encore
C'est que le début d'accord,
d'accord
L'instant d'après le vent se
déchaîne
Les heures s'allongent comme des
semaines
Tu te retrouves seule assise par
terre
A bondir à chaque bruit de
portière
Mais ça continue encore et
encore
C'est que le début d'accord,
d'accord
Quelque chose vient de tomber
Sur les lames de ton plancher
C'est toujours le même film qui
passe
T'es toute seule au tond de
l'espace
T'as personne devant
La même nuit que d'avant
Les mêmes endroits deux fois trop
grands
T 'avances comme dans des couloirs
Tu t'arranges pour éviter les
miroirs
Mais ça continue encore et
encore
C'est que le début d'accord,
d'accord
Faudrait que t'arrives à en parler
au passé
Faudrait que t'arrives à ne plus
penser à ça
Faudrait que tu l'oublies
à longueur de journée
Dis-toi qu'il est de l'autre
côté du pôle
Dis-toi surtout qu'il ne reviendra
pas
Et ça fait marrer
Les oiseaux qui s'envolent
Les oiseaux qui s'envolent
Les oiseaux qui s'envolent
Tu comptes les chances qu'il te
reste
Un peu de son parfum sur ta veste
Tu avais dû confondre les
lumières
D'une étoile et d'un
réverbère
Et ça continue encore et
encore
C'est que le début d'accord,
d'accord
Y'a des couples qui se
défont
Sur les lames de ton plafond
C'est toujours le même film qui
passe
T'es toute seule au fond de
l'espace
T'as personne devant
Personne
Quelque chose vient de tomber
Sur les lames de ton plancher
C'est toujours le même film qui
passe
T'es toute seule au fond de
l'espace
T'as personne devant
Personne...
13-Je te suivrai
Y'a plusieurs mètres d'eau dans les
rues de ma peine,
Plusieurs tonnes de boue dans le flot de
mes veines,
La rivière charrie les fils de
téléphone,
Avec encore dedans mes appels qui
résonnent.
La pluie a délavé tous les
mots que j'invente,
Les oiseaux ont crié pour pas que
tu m'entendes,
Aux endroits où tu étais y'a
des morceaux de glace,
Et des arbres en travers pour ne pas que
je passe.
Où tu iras je te suivrai,
Je te suivrai...
Même quand tu auras fermé ta
centaine de portes,
Même quand tu auras pleuré
pour les enfants d'un autre
Même quand tu auras éteint ce
qui brûlait le mieux,
Même si tu pars plus loin que ne
portent mes yeux.
Où tu iras je te suivras,
Je te suivrai...
Même au plus profond du
silence,
Je t'entends encore me dire:
"On s'approche du ciel".
Nos livres fermés se
balancent,
J'veux pas tomber tout seul, tomber tous
seul,
J'veux pas tomber tout seul.
Si tu veux, j'aimerai même ceux qui
te touchent,
Ceux qui ont le goût de roi encore
plein la bouche,
Même ceux que tu hais, même
ceux que tu aimes,
Il y a tellement d'eau dans les rues de ma
peine...
Où tu iras je te suivrais.
Je t'entends encore me dire:
"On s'approche du ciel".
J'veux pas tomber tous seul, tomber tout
seul,
J'veux pas tomber tous seul.
Il a neigé partout aux rebords des
fenêtres,
De cette ville floue de ne plus
reconnaître,
Encore combien d'hivers passeront sous ma
porte,
Avant qu'un jour j'ose dire que j'aime
quelqu'un d'autre.
14-L'enfant qui dort
Laissez rêver l'enfant qui
dort
Aux fumées bleues des
châteaux forts
Laissez-lui démonter le ciel
Dehors c'est toujours pareil... c'est
toujours pareil
Le coin des rues comme des
frontières
Et toujours penser à se
taire
La ville encerclée sous le
gel
Depuis c'est toujours pareil
Le temps malmène
Ces hommes qui traînent
Le poids de leur corps
Leurs phrases vides
Leurs larmes sèches
Leurs années d'efforts
Les rues immenses
Où le givre s'avance
Et la patrouille dehors
C'est à peine si les pavés
résonnent
Sous le pas lourd des moitiés
d'homme
Les mains fermées sur leur
colère
Les yeux comme privés de
lumière
Peut-être un jour si Dieu s'en
mêle
La pluie remontera au ciel
Vers nos immobiles remords
Mais c'est toujours pareil dehors
Le temps malmène
Ces hommes qui traînent
Le poids de leur corps
Leurs phrases vides
Leurs larmes sèches
Leurs années d'efforts
Les rues immenses
Où le givre s'avance
Et la patrouille dehors
Et s'il veut vivre ici longtemps
Surtout laissez rêver
l'enfant...
Retour au sommaire