Julien CLERC
"Julien "
1-C'est mon espoir
2-Carabat
3-Elle danse ailleurs
4-Au bout du monde
5-Star de l'entracte
6-On peut rêver
7-Blues indigo
8-Les séparés
9-Assez...assez
10-Le prochain train
11-Quand femme rêve
12-Le phare des vagabondes
1-C'est mon espoir
Aucune passion ne me guette
De l'Hudson à la croisette
D'Alésia jusqu'à la fin de la ligne de Sceaux
Ce que j'ai eu, je l'ai voulu
Gagné, perdu, rien ne va plus,
Rien ne va plus
La vie se promène sous la soie
La toile ou le velours, nuit et jour
Aucune passion ne m'agite
Ni le rêve de l'Amérique
Ni la prise de n'importe quel pouvoir
{Refrain:}
Mais tous les jours, pouvoir te voir
Même dans le noir, c'est mon espoir
Mais pour longtemps, nos "quatre" yeux
Perdu à deux, un seul regard
C'est mon espoir, c'est ma victoire
Ce que J'ai eu, je l'ai voulu
Gagné, perdu, rien ne va plus
C'est ma vengeance, mon espérance
Aucune passion ne me guette
De l'Hudson à la croisette
D'Alésia jusqu'à la fin de la ligne de Sceaux
{Refrain}
2-Carabat L'hiver est doux quand sur un long lit
Son élan me dit tout qui vaille
Qu'il est bon de se sentir en vie
Tant pis si c'est un feu de paille
Elle a
Les airs de Venise
Et la
Gráce qui divinisent
Les la-
-scives marquises de Carabat
Puis le temps pass' et toujours dit-on
En passant affadit l'amour
Comme je ris, des superstitions
Et pour moi au comme premier jour
Elle a
Les façon éprises
Et l'a-
-ttitude évasive
Des la-
-tines marquises de Carabat
Son cœur toujours à amadouer
L'aimer un défi qui m'effare
Mais pour moi, dussé-je m'y brûler
Rien d'autre ne peut compter car
Elle a
Brûlé mes valises
Et là :
Désolé ladies
Mais l'a-
-mour fou m'électrise à Carabat
Elle a
Brûlé mes valises
Et là
Partout qu'on le dise
J'ai l'a-
-mour d'une marquise de Carabat
3-Elle danse ailleurs
...Quand je pense qu'elle danse
Ail-leurs
Et qu'ell' s'en balance
D'ailleurs...
Je m'dis que sa vie
N'était qu'une envie
De passage
...Quand je pens' qu'ell' joue,
Et je m' demande où...
Qu'ell' dérange
Uniqu'ment les anges,
Tout d' même, pas sage...
P'tit' sœur qui a battu
Des ailes
Tombée comme une é-
-tincelle
Maint'nant ell' s'amuse
Sans qu'on la refuse
Femm' volée...
Quand je pense à elle,
À ses yeux bleu ciel ou gris sel
Dans ses jours rebelles
Femme envolée
Je m' dis que sa vie
N'était qu'une envie
De passage
...Quand je pens' qu'ell'joue,
Et je m'demande où...
Qu'ell' dérange
Uniqu'ment les anges,
S'il y a des anges...
Quand je pense à elle,
À ses yeux bleu ciel
Quand j' pens' qu'elle
S'est fait la belle,
Premièr' nouvelle...
Quand je pense
Qu'ell' danse ailleurs,
Et qu'ell' s'en balance
D'ailleurs...
4-Au bout du monde
Je la suivrais
Au bout du monde,
Mais elle veut
Me présenter son frère,
Sa sœur qui fait
Du karaté
Et son père divorcé...
C'est trop
Pour une seule affaire,
Les sœurs, les frères,
Et les pères...
Avec la crèche
Àl'horizon
Et à la fin
Le Calvaire...
Je veux bien
Rêver d'une famille
Qui à elle seule
Peuple les Antilles
Mais la sœur,
Le frère et le père,
C'est trop, beaucoup trop oh, oh
Je la suivrais
Au bout du monde
Mais elle veut
Rester sur cette terre,
Avec sa sœur,
Son karaté
Et son père divorcé...
Je la suivrais
Au bout du monde
Mais elle veut
Rester sur cette terre,
5-Star de l'entracte
T'as vingt ans, un répondeur, un pseudo,
Ton book, ton C.V., ta gueule, ta photo
Dans une pub au ciné pour la bière
Tu bois, tu verse une larme au fond d'ton verre
Pour trente secondes
La camera tourne
Autour de toi
T'es bien trop swing pour rester derrière
Mais pas assez pour être dans la lumière
Le premier rôle ce s'ra pour demain
La pellicule te glisse entre les mains
Tu bois tu pleures
Mais tu seras toujours
La star de l'entracte
Dix ans plus tard, répondeur et pseudo
Même book, même C.V., toujours les photos
L'cinéma t'a filé qu'les mailles à l'envers
Tu t'détricotes dans un peep show désert et pour vingt balles
On tourne on tourne
Autour de toi
T'es bien trop swing pour rester derrière
Exprime-toi bien, mets-toi là dans la lumière
Un verre au bar, c'est déjà demain
Les hommes, les mecs, tu glisses entre leurs mains
{Refrain}
T'avoues trente cinq, répondeur et pseudo
Sur son bureau, il a mis ta photo
T'as mal au cœur
Et la terre tourne
Autour de toi
T'as un studio dans la rue derrière
Et quand sa femme a éteint toutes les lumières
Elle l'aime tellement - baisers, à demain -
Y monte chez toi, le verre te glisse des mains
6-On peut rêver
Moi j'ai besoin de
Ces mots ètranges,
Que "La terre est bleue
Comme une orange"
Pareil pour la lune
"De deux chos's lune
L'autre, c'est le soleil"
J'ai lu aussi ça
Dans mon école :
L'homme, ses erreurs
Et sa douleur...
... Mais ces mots-là !
Ça me console...
Je le sais,
La terre n'est pas bleue
Mais je m'dis qu'on peut rêver...
Je m'en vais
Où et quand je veux.
J'dis seul'ment : on peut rêver...
Ne m'fais pas des yeux
Comm'des losanges,
Ma moitié d'orange,
Ma moité d'ange.
On s'est dit adieu
Entre deux chances,
Entre deux cadences.
... Mais ces mots-là !
Ça me console...
Ça me plaît
Qu'ma vie soit en jeu,
Du moment qu'on peut rêver.
Moi j'ai besoin de
Ces mots étranges,
Que "La terre est bleue
Comme une orange".
7-Blues indigo
Persans, gouttières ou mistigris,
Si la nuit tous les chats sont gris,
Les hommes aussi sont tous égaux
Quand tombe cette chappe indigo.
Ciment de poussière et d'ennui
Qui descend autour de minuit
Sur les pavés, les quais de gare,
Les arrivées, les cases-départ
Des jeux de l'oie perdus d'avance
Quand les dés roulent sans qu'on les lance...
Sans quand les lance...
On fouille aussi dans les poubelles
Des souvenirs, on se rappelle
Des princesses et des cendrillons,
Des éphémères, des papillons
Qui tournaient dans les abat-jours
De nos palais de rois d'un jour.
On se bat dans les terrains vagues.
Eux font leurs griffes, on fait des tags
Et des marelles, mais pas de chance,
La boîte tombe pas où on la lance,
Où on la lance,
Où on la lance...
Chat des palaces, voleurs, voyous,
Des favelas ou du bayou,
Qu'on soit Mozart ou John Coltrane,
C'est toujours le même blues qu'on traîne.
Faudrait, sur la carte du Tendre,
Des Touaregs pour nous attendre,
Quelques repères et des sherpas,
Des guides, des boussoles, des compas
Ou des Livingstone dans nos jungles,
Moins de foin, un peu plus d'épingles,
Des camions entiers d'amoureuses,
De mygales, de mante-religieuses,
Que nos appels aux ambulances,
Elles les entendent quand on les lance,
Quand on les lance,
Quand on les lance...
8-Les séparés
N'écris pas ! Je suis triste et je voudrais m'éteindre.
Les beaux étés, sans toi, c'est l'amour sans flambeau.
J'ai refermé mes bras qui ne peuvent t'atteindre
Et frapper à mon cœur, c'est frapper au tombeau.
N'écris pas ! N'apprenons qu'à mourir à nous-mêmes.
Ne demande qu'à Dieu, qu'à toi si je t'aimais.
Au fond de ton silence, écouter que tu m'aimes,
C'est entendre le ciel sans y monter jamais.
N'écris pas ! Je te crains, j'ai peur de ma mémoire.
Elle a gardé ta voix qui m'appelle souvent.
Ne montre pas l'eau vive à qui ne peut la boire.
Une chère écriture est un portrait vivant.
N'écris pas ces deux mots que je n'ose plus lire.
Il semble que ta voix les répand sur mon cœur,
Que je les vois briller à travers ton sourire.
Il semble qu'un baiser les empreint sur mon cœur.
N'écris pas ! N'apprenons qu'à mourir à nous-mêmes.
Ne demande qu'à Dieu, qu'à toi si je t'aimais.
Au fond de ton silence, écouter que tu m'aimes,
C'est entendre le ciel sans y monter jamais.
... N'écris pas !
9-Assez...assez
Assez de ces
Machins pointus,
De tout c'qui blesse
De tout c'qui tue,
Couteaux, coupe-coupes
Et balles perdues,
Assez de ces
Machins pointus...
Assez, assez, assez, assez.
Assez de ces
Machins qui griffent,
Crampons de foot
Bijoux Van Cleef,
Tonton-macoutes,
Scouts à canifs,
Assez de ces
Machins qui griffent...
Assez, assez, assez, assez.
{Refrain:}
Faut des ronds,
Faut des courbes,
Des marchands d'marrons
Rue Lecourbe.
Faut des ballons,
Des cerceaux
Et les seins de
Sophie Marceau...
Assez, assez, assez, assez.
Assez de ces
Machins qui piquent,
Serpents-pythons
Et porc-épics,
Du hérisson
Microscopique,
Assez de ces
Machins qui piquent...
{Refrain}
Bon, Cupidon est dispensé.
Les abeilles et les crustacés
OK, mais pas les chiens dressés,
Les pit-bulls et les verres cassés,
Les cutters des cours de lycée,
Les harponneurs de cétacés,
Tout ce qui blesse, ooh ! c'est assez.
Effacez tout, recommencez...
10-Le prochain train
Je prendrai le prochain train
Qu'on entend siffler au loin
Pour rejouer sur ton terrain.
J'arrive par le prochain train.
Je prendrai le prochain train,
Express vers New Orléain,
Le long du lac Ponchartrain.
J'arrive par le train prochain.
Je dirai au contrôleur :
"Tenez, compostez mon cœur
Qui bat à toute vapeur."
Pourvu qu'on arrive à l'heure.
Je pourrais tout aussi bien,
Comme Kerouac ou Bob Dylain,
Prendre vers New Orléain,
L'autoroute soixante et un
Mais pour qui sent en son sein
L'amour qui l'attend au loin
Et ne rentre pas en vain,
Rien ne vaut le prochain train.
Donc, prélasse-toi dans ton bain.
Mets-toi sur ton trente et un.
Ta mère couch'ra les gamins.
J'arrive par le prochain train.
11- Quand femme rêve
Quand femme rêve...
Un cerf-volant
Fort sur la neige
Docile au vent,
Un attelage,
Un traîneau
Passe au plus près
De ma peau.
Toujours l'entraîne
Le goéland,
Le cœur en peine
Vers Ouessant,
L'entraîne
Le goéland,
Là-bas
Vers Ouessant.
Prince de Clèves,
Rue Corvisard,
Prisonnier d'elle
Sous un hangar
Où elle extrait
La moelle de mes os,
Comme fait busard
Au louveteau.
Pour du bonheur
À partager,
Elle prend mes "je t'aime",
Mes baisers,
Comme grand lézard là-haut,
Elle boit mon sang
Comme l'eau
Quand femme rêve...
Un cerf-volant
Fort sur la neige
Docile au vent,
Un attelage,
Un traîneau
Passe au plus près
De ma peau.
12-Le phare des vagabondes
Parfois je rêve
Du bout du monde
Où se promènent
Des brunes, des rondes,
Des Irlandaises
Incendiaires,
Des Vénitiennes
Et de vraies blondes...
Au bout de l'Ile
Du bout du monde
Où l'on s'embrasse
Où l'on se cogne,
On se sourit,
On se renfrogne,
On croque des pommes
De Gascogne.
Je suis le vent
Et la boussole.
Je garde le phare
Des vagabondes.
C'est là qu'je vis
Avec ma blonde,
Au bout de l'Ile
Du bout du monde.
Il n'y a pas de sens écrit
Ni permis, ni interdit,
Pas de récif et pas de passe.
On peut y venir de l'espace.
Il n'y a pas de sens écrit,
Ni permis, ni interdit.
On sait que c'est la vie qui passe
Quand un ami pose sa besace...
Je suis le vent
Et la boussole.
Je garde le phare
Des vagabondes.
C'est là qu'je vis
Avec ma blonde,
Au bout de l'Ile
Du bout du monde.
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