Michel SARDOU

1-La Java de Broadway

2-Je vais t'aimer

3-les Lacs du Connemara

4-La Maladie d'amour

5-Mon fils

6-Une fille aux yeux clairs

7-Un enfant


1-La Java de Broadway

(Musique Jacques Revaux * texte Michel Sardou et Pierre Delanoë)

 

Quand on fait la java, le sam'di à Broadway

Ca swingue comme à Meudon

On s' défonce, on y va, pas besoin d' beaujolais

Quand on a du bourbon

C'est peut-être pas la vraie de vraie

La java de Broadway

Oui mais c'est elle qui plait

 

Quand on est fin bourrés, on se tire des bordées

Sur la 42 ème

On rigole et on danse comme à Saint-Paul De Vence

Jusqu'à la 50 ème

C'est peut-être pas la vraie de vraie

La java de Broadway,

Oui mais c'est elle qui plait

 

Quand on fait la java, le sam'di à Broadway

Y a des chiens dans les bars

Quand arrivent les nanas, quand on est au complet

On décerne les oscars

C'est peut-être pas les vraies de vraies,

Les nanas de Broadway

Oui mais c'est ça qui plait

 

Quand on fait la java, le samedi à Broadway

On dort sur les trottoirs

Quand on nous sort de là, c'est à coups de balai

A grands coups d'arrosoir

Et on ne sait plus à midi

Si l'on est à Clichy ou en Californie

 

Quand on fait la java, le sam'di à Broadway

Ca swingue comme à Meudon

On s' défonce, on y va, pas besoin de beaujolais

Quand on a du bourbon

C'est peut-être pas la vraie de vraie

La java de Broadway

Oui mais c'est elle qui plait

 

Elle teintée de blues et de jazz et de rock

C'est une java quand même

Quand on est dix ou douze, quand les verres s'entrechoquent

On n' voit plus les problèmes

C'est peut-être pas la vraie de vraie

La java de Broadway

Oui mais c'est elle qui plait

 

Quand on fait la java, le sam'di à Broadway

Ca swingue comme à Meudon

On s' défonce on y va, pas besoin d' beaujolais

Quand on a du bourbon

C'est peut-être pas la vraie de vraie

La java de Broadway

Oui mais c'est elle qui plait


2-Je vais t'aimer

(Musique et texte Jacques REVAUX, Michel SARDOU, Gilles THIBAUT * Ed. MUSIC France)

A faire pâlir tous les marquis de Sade

A faire rougir les putains de la rade

A faire crier grâce à tous les échos

A faire trembler les murs de Jéricho

Je vais t'aimer...

 

A faire flamber des enfers dans tes yeux

A faire jurer tous les tonnerres de dieu

A faire dresser tes sains et tous les saints

A faire prier et supplier nos mains

Je vais t'aimer...

 

Je vais t'aimer... Comme on ne t'a jamais aimée

Je vais t'aimer... Plus loin que tes rêves ont imaginé

Je vais t'aimer... Je vais t'aimer...

Je vais t'aimer... Comme personne n'a osé t'aimer

Je vais t'aimer... Comme j'aurais tellement aimé être aimé

Je vais t'aimer... je vais t'aimer...

 

A faire vieillir, à faire blanchir la nuit

A faire brûler la lumière jusqu'au jour

A la passion et jusqu'à la folie

Je vais t'aimer... je vais t'aimer d'amour

A faire cerner, à faire fermer nos yeux

A faire souffrir, à faire mourir nos corps

A faire voler nos âmes aux septièmes cieux

A se croire morts et faire l'amour encore

Je vais t'aimer

 

Je vais t'aimer... Comme on ne t'a jamais aimée

Je vais t'aimer... Plus loin que tes rêves ont imaginé

Je vais t'aimer... Je vais t'aimer...

Je vais t'aimer... Comme personne n'a osé t'aimer

Je vais t'aimer... Comme j'aurais tellement aimé être aimé

Je vais t'aimer... je vais t'aimer...


3-Les Lacs du Connemara

(Musique : Jacques Revaux * Paroles : Michel Sardou - Pierre Delanoë)

Terre brûlée au vent

Des landes de pierre,

Autour des lacs,

C'est pour les vivants

Un peu d'enfer,

Le Connemara.

 

Des nuages noirs

Qui viennent du nord

Colorent la terre,

Les lacs, les rivières :

C'est le décor

Du Connemara.

 

Au printemps suivant,

Le ciel irlandais

Etait en paix.

Maureen a plongé

Nue dans un lac

Du Connemara.

 

Sean Kelly s'est dit :

"Je suis catholique.

Maureen aussi."

L'église en granit

De Limerick,

Maureen a dit "oui".

 

De Tiperrary

Bally-Connelly

Et de Galway,

Ils sont arrivés

Dans le comté

Du Connemara.

 

Y'avait les Connor,

Les O'Conolly,

Les Flaherty

Du Ring of Kerry

Et de quoi boire

Trois jours et deux nuits.

 

Là-bas, au Connemara,

On sait tout le prix du silence.

Là-bas, au Connemara,

On dit que la vie

C'est une folie

Et que la folie,

Ça se danse.

 

Terre brûlée au vent

Des landes de pierre,

Autour des lacs,

C'est pour les vivants

Un peu d'enfer,

Le Connemara.

 

Des nuages noirs

Qui viennent du nord

Colorent la terre,

Les lacs, les rivières :

C'est le décor

Du Connemara.

 

On y vit encore

Au temps des Gaels

Et de Cromwell,

Au rythme des pluies

Et du soleil,

Au pas des chevaux.

 

On y croit encore

Aux monstres des lacs

Qu'on voit nager

Certains soirs d'été

Et replonger

Pour l'éternité.

 

On y voit encore

Des hommes d'ailleurs

Venus chercher

Le repos de l'âme

Et pour le coeur,

Un goût de meilleur.

 

L'on y croit encore

Que le jour viendra,

Il est tout près,

Où les Irlandais

Feront la paix

Autour de la croix.

 

Là-bas, au Connemara,

On sait tout le prix de la guerre.

Là-bas, au Connemara,

On n'accepte pas

La paix des Gallois

Ni celle des rois d'Angleterre...


4-La Maladie d'amour

(Musique : Jacques Revaux * Paroles : Michel Sardou - Yves Dessca)

Elle court, elle court,

La maladie d'amour,

Dans le coeur des enfants

De sept à soixante dix-sept ans.

Elle chante, elle chante,

La rivière insolente

Qui unit dans son lit

Les cheveux blonds, les cheveux gris.

 

Elle fait chanter les hommes et s'agrandir le monde.

Elle fait parfois souffrir tout le long d'une vie.

Elle fait pleurer les femmes, elle fait crier dans l'ombre

Mais le plus douloureux, c'est quand on en guérit.

 

Elle court, elle court,

La maladie d'amour,

Dans le coeur des enfants

De sept à soixante dix-sept ans.

Elle chante, elle chante,

La rivière insolente

Qui unit dans son lit

Les cheveux blonds, les cheveux gris.

 

Elle surprend l'écolière sur le banc d'une classe

Par le charme innocent d'un professeur d'anglais.

Elle foudroie dans la rue cet inconnu qui passe

Et qui n'oubliera plus ce parfum qui volait.

 

Elle court, elle court,

La maladie d'amour,

Dans le coeur des enfants

De sept à soixante dix-sept ans.

Elle chante, elle chante,

La rivière insolente

Qui unit dans son lit

Les cheveux blonds, les cheveux gris.

 

Elle court, elle court,

La maladie d'amour,

Dans le coeur des enfants

De sept à soixante dix-sept ans.

Elle chante, elle chante,

La rivière insolente

Qui unit dans son lit

Les cheveux blonds, les cheveux gris.

 

Elle fait chanter les hommes et s'agrandir le monde.

Elle fait parfois souffrir tout le long d'une vie.


5-Mon fils

(Musique : Michel Sardou * Paroles : Pierre Delanoë)

Mon fils,

Essaie de me comprendre :

Je ne sais pas bien m'y prendre,

Et puis c'est pas facile à dire.

 

Tu as dû remarquer,

Depuis quelques années,

Qu'elle avait perdu son sourire,

Bien qu'elle ait gardé sa beauté.

Tu m'as vu plus souvent partir

Qu'être là pour te réveiller.

 

Mon fils,

Tu sais, dans l'existence,

Il y a des différences

Que désormais tu dois apprendre.

 

C'est jamais noir ou blanc

Mais d'un gris différent

Comme font les reflets dans la cendre.

On s'adorait, puis sans comprendre,

On oublie ce qu'on s'est promis,

Et puis un jour l'enfant grandit.

 

Mon fils,

Je te parle comme un homme

Parce que tu es un homme

Et que moi j'ai bientôt fini.

 

Rien n'est fait au hasard.

Je m'en vais quelque part

Essayer de refaire ma vie.

Je penserai à toi souvent.

Je te verrai de temps en temps

Et je saurai que tu grandis.

 

Mon fils,

Essaie de me comprendre.

Je ne sais pas bien m'y prendre

Et puis l'on ne s'est jamais parlé.

 

J'essaie de t'expliquer

Que tout peut arriver,

Que rien d'humain n'est éternel,

Même quand les sentiments s'en mêlent,

Et ça tu l'apprendras aussi

Lorsque ton fils aura grandi.


6-Une fille aux yeux clairs

(Musique Jacques Revaux * Paroles Michel Sardou et Claude Lemesle)

Je n'imaginais pas les cheveux de ma mère

Autrement que gris-blanc

Avant d'avoir connu cette fille aux yeux clairs

Qu'elle était à vingt ans

Je n'aurais jamais cru que ma mère

Ait su faire un enfant

Si je n'avais pas vu cette blonde aux yeux clairs

Cette fille aux seins blancs

 

Et j'avais oublié qu'avant d'être ma mère

Elle avait mis trente ans

Et qu'elle était donnée et qu'elle avait souffert

Sous le joug d'un amant

Je n'aurais jamais cru que ma mère

Ait pu faire l'amour

Si je n'avais pas vu cette blonde aux yeux clairs

Cette fille aux seins lourds

 

Je n'imaginais pas que ma mère soit encore

Si jolie, en gris-blanc

Pour les yeux de celui qui caressait son corps

Qui l'aimait à présent

Je n'aurais jamais cru que ma mère

Ait su faire un enfant

Si je n'avais pas vu cette blonde aux yeux clairs

Cette fille aux seins blancs

Si je n'avais pas vu cette fille aux yeux clairs

Qu'elle était à vingt ans


7-Un enfant

(Musique : Jacques Revaux * Paroles : Michel Sardou)

Un enfant,

Un enfant de toi,

Sans être marié,

Un petit bébé,

Dis si j'en faisais un,

Ça étonnerait bien les copains.

 

Moi l'idiot,

Le dernier des hommes,

L'éternel absent,

Le moins que personne,

J'aurai sur mon coeur

Quelqu'un de moins fort

Que j'endormirai

Avec mes chansons.

 

Comme un Dieu

Oublié du ciel,

Je l'admirerai,

Moi son plus petit,

Comme un homme

Devant un géant,

Moi pour cet enfant

Je me grandirai.

 

Un enfant,

Un enfant de moi,

Qui ressemblera

Un peu à mon père,

A mes bons côtés,

A en faire pleurer les copains.

 

Comme un fou,

Je l'emporterai,

Je l'élèverai

Tout seul comme un lion

Et je lui expliquerai

La tâche originelle

Et nous en rirons

Dans le même lit.

 

Comme un Dieu

Oublié du ciel,

Je l'admirerai,

Moi son plus petit,

Comme un homme

Devant un géant,

Moi pour cet enfant,

Je me grandirai.

 

Un enfant,

Un enfant de toi,

Sans être marié,

Un petit bébé,

Dis si tu m'en donnes un,

Si tu m'en fais un,

Tu pourras retourner,

Avec tes copains.


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